Désormais la solidarité la plus nécessaire est celle de l'ensemble des habitants de la Terre.(Albert Jacquard)
10 jours au Mali (2)
Ce qui a été réalisé au jardin depuis août 2023
C’est en août 2023 que nous avons donné notre feu vert pour la création du jardin maraîcher pour les populations déplacées de Soula Ouro après avoir obtenu du propriétaire du terrain une garantie de cession de celui-ci au profit de ces populations pendant 10 ans au moins. La mise en place d’un comité de gestion et d’un organe de contrôle était également un pré-requis.
Le budget prévu pour le projet initial était de 3.500.000Fcfa (soit l’équivalent de 5.350€). Il comprenait la construction de deux puits et de 4 bassins, la formation pour les femmes à l’agroécologie paysanne, l’achat d’arbres et de semences ainsi que du petit matériel.
L’enthousiasme et la volonté des populations, malgré les difficultés de la tâche, nous ont encouragés à poursuivre les investissements pour rendre le jardin plus performant tout en allégeant quelque peu le travail des femmes.
Ainsi, le jardin a été doté d’un château d’eau avec un forage alimenté par panneaux solaires et entouré d’une clôture (2.800.000 Fcfa soit 4.275€).
L’eau est pompée et stockée pendant la journée dans le château d’eau grâce aux panneaux solaires. Elle est ensuite déversée dans les 8 bassins de rétention et, ceux-ci une fois vides, ce sont les puits qui prennent le relais.
Un muret de 200m a également été construit pour empêcher les eaux de pluie du terrain en amont de ruisseler vers le jardin et d’inonder les cultures (2.310.750Fcfa soit 3.530€).
L’importance de la formation
Lors de notre voyage, nous avons rencontré la formatrice qui a initié les femmes aux bases de l’agroécologie paysanne, leur apprenant notamment comment produire des pesticides et du compost naturels.
Ba Aissa Bagayoko
“Il faut aimer la terre d’abord et ensuite avoir le courage!” Ba Aissa
Il suffit de regarder son jardin pour se rendre compte qu’elle aime la terre et réaliser qu’elle a su insuffler aux femmes de Horeguendé ce même amour et le courage nécessaire pour obtenir les spectaculaires résultats de leur jardin.
Tout y est cultivé sans pesticides ni engrais chimiques. Les engrais naturels (compost bocachy) sont relativement rapide à réaliser. Il s’agit d’un compost par fermentation (et non par décomposition de déchets) dont les ingrédients sont de la paille, de la bouse de vache, du sucre, du bois, de la levure et du son de mil ou de riz. Arrosé et recouvert d’une bâche, il va rapidement fermenter et peut être ré-alimenté régulièrement.
La proximité de la ferme d’embouche (technique d’élevage intensif de bovins, qui consiste à engraisser les animaux en vue de produire de la viande de qualité et accroître leur valeur marchande) permet un échange de bons procédés. “Tu me donnes tes bouses de vaches et en échange je te donne la paille pour tes animaux”.
La mise en pratique au terrain
Ce fut une rencontre très constructive et nous avons abordé avec elle la possible formation pour les femmes à la récolte et production de graines (règles de base pour produire une semence de qualité, critères pour le choix des variétés à reproduire, pollinisation, comment éviter l’hybridation, conservation des semences). C’est évidement une activité à part entière et qui demande beaucoup de rigueur, mais cela permettrait aux quelques femmes qui souhaiteraient se lancer de créer une grainothèque et de boucler ainsi le cycle de l’autonomie alimentaire.
Outre cette formation éventuelle, d’autres aménagements sont encore nécessaires pour augmenter la sécurité du site et la rentabilité du jardin. Nous en parlerons dans un prochain article.
N’hésitez pas à laisser un commentaire, poser une question. Nous serons heureux de les lire et de vous répondre.
Vous ètes à féliciter Mapi.