Bonjour à tous,
Encore une journée très riche en émotions
Ce matin nous avons eu une réunion avec Djadjé, le responsable de l’Asaco (Association pour la Santé Communautaire) de Nia Ouro avec Seydou Arama, l’Agent de vaccination de Nia Ouro.
Nia Ouro est ce village peul avec lequel nous avons un partenariat de longue date (maternité, latrines, forage, embouche…) mais dans lequel nous ne pouvons malheureusement pas nous rendre alors qu’il ne se trouve qu’à 45 minutes. Le village fait face à une situation très difficile. Après avoir été la cible des djihadistes, ils sont maintenant eux-même un village accueillant les réfugiés. 700 personnes ont afflué vers Nia Ouro suite aux massacres de leurs villages. Cet afflux a déstabilisé le fonctionnement du village. Par exemple, le Petit Centre de santé doit prendre en charge en plus des populations les blessés et cette population nombreuse pour la vaccination et autres suivi (paludisme, malnutrition). en conséquence, les infrastructures (pompe à eau/électricité) ne peuvent plus suivre. Nous avons donc décidé de renforcer l’installation électricité (batterie) et de réparer le forage de la pompe à eau défaillante.
Le village, déjà en difficulté, fait preuve de beaucoup de solidarité avec les populations déplacées en mettant à disposition des terrains pour l’installation des réfugiés ainsi que des parcelles pour leur permettre de cultiver. Le Centre de santé prend en charge lorsque nécessaire les frais des déplacés.
Nous avons donc décidé de soutenir le centre de santé pour la remise en état de la batterie et du forage.
Cet après-midi, nous avons vécu un grand moment d’émotion en nous rendant dans un des nombreux camp de réfugiés de la région. Le camp s’est organisé comme un village avec ses autorités, chef de village et conseillés. Une petite école y est organisée. Nous y avons apporté des vêtements pour enfants (merci la Donnerie de LLN) qui seront distribués par le chef du village avec le responsable du camp.
Nous saluons les efforts des animateurs qui redonnent aux enfants la force de sourire après toutes les atrocités auxquelles ils ont été confrontés. Cela nous a particulièrement ému de les voir chanter et sourire.
Nous sommes ensuite allé dans un campement où les villageois de Soula Ouro ont trouvé refuge et c’est aussi avec beaucoup d’émotion que nous avons retrouvé des visages connus. C’est un campement non officiel qui s’est installé sur un terrain mis à disposition par une association néerlandaise. Beaucoup de femmes, d’enfants et de personnes âgées essaient ici de reconstruire leur vie. Les villageois qui nous reconnaissent nous interpellent “Michel” “Annie”, “Odon t’chelli” (Comment ça va). Les enfants nous assaillent. Que représentons-nous pour eux? Un petit peu d’espoir, la certitude de ne pas être tout à fait oublié. Cela efface tous les doutes que nous pouvions avoir par rapport à ce voyage.