Nous sommes de retour à Bamako après une semaine intense mais très enrichissante. Nous avons pu rencontrer tousnos partenaires même si nous n’avons pas pu nous rendre dans les villages.

La situation au Centre du Mali témoigne d’un manque absolu de l’état. On rit souvent de la Belgique qui peut vivre sans état pendant des mois. Le Mali est l’exemple même que ce n’est pas possible surtout dans un pays en crise. Bien malin celui qui pourrait dénouer tous les nœuds de cet écheveau. En ce qui me concerne, je rentre avec les mêmes questions:: qui a intérêt à déstabiliser le Mali? Ni les peuls ni les dogons qui sont les grands perdants de cette lutte fratricide. Mon analyse, peut-être un peu simpliste, est que l’émergence des réseaux sociaux joue un rôle capital dans la propagation des nouvelles, souvent dramatiques, il faut bien l’avouer, et attise les rancunes. Les maliens, et c’est bien leur droit, sont aujourd’hui hyper connectés. En conséquence, tout conflit, avec ses conséquences souvent horribles, sont commentés, partagés, appelant toujours à plus de vengeance et de violence, alors qu’il n’y a pas fondamentalement, (j’espère ne pas me tromper), de lutte inter-ethnique.

Nous avons vu de part et d’autre des populations meurtries, ayant tout abandonné, essayant de reconstruire un semblant de vie dans des camps où ils sont disséminés. Nous avons surtout vu beaucoup de dignité.