C’est en janvier 2010 que nous avons effectué notre premier voyage au Mali. 

Il s’agissait d’un voyage “découverte” dont l’envie nous était venue à la lecture du livre d’Eric Orséna “Madame Bâ” (Ceux qui ont eu la chance de le lire comprendront!)

Alors, autant le dire d’emblée, nous sommes tombés réellement sous le charme de ce grand pays mais surtout de sa population.  Nous avons eu l’immense plaisir de voyager avec un guide Idrissa et un chauffeur Ibrahim qui ont très vite compris ce que nous attendions de ce voyage.  Aller à la rencontre des populations rurales et surtout éviter les lieux trop touristiques.  Ce dernier point n’était pas difficile, le tourisme s’ouvrait doucement au Mali et mis à part quelques villages en pays dogon un peu plus touchés, il y avait encore une authenticité dans les rencontres. 

Hélas, depuis le pays a connu beaucoup de revers et le tourisme est aujourd’hui inexistant.  D’année en année nous avons vu la situation se dégrader.  C’est aujourd’hui un état de guerre qui plonge le pays dans l’horreur et l’absurdité des massacres perpétrés entre des ethnies qui vivaient jusqu’ici en belle harmonie.  2012 a vu déferlé les jihadistes semant la terreur dans les villages et réveillant de vieux démons mais aussi, les changements climatiques dont l’Afrique subit les conséquences désastreuses ont contribué à l’exacerbation des relations entre des communautés dont les activités nourricières dépendent de l’accès à l’eau.  Si l’on ajoute à cela un état défaillant qui n’arrive plus à juguler cette crise on comprend mieux la situation de ces milliers de personnes déplacées qui ont fuit leurs villages incendiés laissant tout derrière eux et ne pouvant attendre aucun secours de cet état. 

2019 aura été une année où nous avons dû à plusieurs reprises répondre à des demandes d’aide d’urgences.  Peut-on faire autrement quand on retrouve dans des campements de fortune les villageois qui nous ont accueillis chez eux et avec lesquels nous avons développé depuis des années des liens d’amitié.  Comment élaborer des projets “pérennes” avec des populations qui ne savent pas de quoi sera fait leur lendemain. 

A l’aube de cette nouvelle année, il nous a semblé important de vous informer de cette situation.  Bien sûr notre vocation première est toujours de soutenir des projets émanant des populations mais aujourd’hui, leur premier projet est la survie. 

Nous sommes persuadés que vous continuerez à nous soutenir et vous remercions pour votre confiance et votre soutient depuis toutes ces années.

Nous vous souhaitons à tous une très belle année 2020 mais surtout notre vœux le plus cher est que cette nouvelle décennie s’ouvre sur l’espoir que la Paix revienne au Mali et que l’harmonie retrouvée les populations puissent ensemble bâtir leur avenir.