De l’absurdité de l’adage : « ne donnez pas du poisson, apprenez à pêcher »

Une phrase de Madame Obama, docteur en sociologie, a attiré mon attention : « Ne nous donnez pas du poisson, ne nous enseignez pas comment pêcher, demandez nous si nous mangeons du poisson ».

Dans le fameux adage disant qu’il vaut
mieux « apprendre à pêcher que donner du poisson », l’homme à qui on
apporte du poisson ou l’apprentissage de la pêche est totalement absent
de la formule ! Que veut-il, que pense-t-il ? Est-on sûr qu’il veuille
apprendre ? On ne se pose même pas la question ! La phrase est toute
entière tournée vers le geste de l’acteur, seul actif dans la relation,
qui surplombe le pêcheur. Il découvre, pleinement satisfait de sa
générosité et de son ingéniosité, qu’il vaut mieux enseigner que donner.

Mais cet adage connait plusieurs formulations, et a, de plus, diverses paternités : Lao Tseu, Confucius, la Bible…?

Je livre là quelques unes des formulations :

« Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson » attribué à Confucius.

« Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour, si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours »

En chinois, cela donnerait : 临河而羡鱼,不如归家织网, mais je ne garantie pas la traduction.

« Ne me donne pas de poisson, apprend moi plutôt à pêcher »
Cette formule, attribuée à Mao Tsé Toung, me paraît la seule correcte,
et de loin. Elle met l’homme à la première personne : c’est lui qui
formule ce qu’il demande. C’est seulement ainsi que la relation
d’apprentissage, qui accompagne le développement, peut être féconde.

https://jacques-ould-aoudia.net/de-labsurdite-de-ladage-ne-donnez-pas-du-poisson-apprenez-a-pecher/

A Dakawomina, il ne faut pas apprendre aux Bozos à pêcher. Dès la plus tendre enfance, les enfants bozos apprennent à réparer les filets et très vite pratiquent l’art de la pêche. Leur drame, c’est que de poisson, il y en a de moins en moins et les prises sont aujourd’hui réduite à la portion congrue. En cause, la surpèche, mais surtout les changements climatiques qui modifient drastiquement les conditions de reproduction des poissons dans le Delta Intérieur du fleuve Niger.



Les femmes qui traditionnellement s’occupent de la transformation et de
la vente du poisson voient ainsi leurs revenus s’amenuiser ne leur
permettant plus de subvenir aux besoins de leurs familles.

Elles souhaitent développer d’autres sources de revenus qui leur permettront également de diversifier leurs sources d’alimentation.

Elles nous ont présenté un projet de jardin potager communautaire pour lequel elles ont obtenus un terrain d’un hectare du chef de village.

L’événement organisé le 25 mai participera à la réalisation de ce projet.