3 jours sans connexion!

Nous sommes arrivés à Sévaré et partout c’est la même désolation.

3 janvier – La ville de Djenné, patrimoine Mondial de l’Unesco a vraiment été
oubliée du monde.
L’Hôtel Djenné-Djeno, oasis de paix où nous nous arrêtions les années
précédentes, est fermé. Seul le “Campement” a encore quelques
“chambres” plus ou moins (plutôt moins que plus) en état d’accueillir
des visiteurs qui ne viennent plus. Nous étions les premiers visiteurs
depuis 4 mois. Cette ville au bout de la route que l’on accède grâce à un
bac qui traverse le Bani, affluent du fleuve Niger est aujourd’hui comme une
ville au bout du bout du monde. Les rues sont sales, et les égouts
à ciel ouverts charrient sacs plastiques et déchets en tout genre dans un filet
d’eau saumâtre. La situation sanitaire
de la ville s’est détériorée de manière
significative alors que c’est l’inverse que l’on pouvait attendre
d’une ville qui accueillait jusqu’à
40.000 visiteurs il y a encore
quelques années. C’est dire si la situation
économique des habitants est loin d’être enviable. Vivant aujourd’hui surtout de la culture et pisciculture ils sont donc
particulièrement dépendants des aléas du climat, ainsi les inondations ou les
périodes de sécheresses qui se succèdent appauvrissent encore plus les populations. Une multitude d enfants dépenaillés courent les rues encombrées de petits marchands.

Au bac, les vendeuses de bijoux attendent désespérément le client qui leur achètera « la
nouveauté » de l’année.

Nous quittons Djenné le cœur bien triste.

4 janvier – Nous prenons la piste pour une visite éclair à
Nia Ouro. Fini l’accueil chaleureux des
populations, celles-ci n’ont pas été averties de notre passage afin de ne pas
les mettre en insécurité. Le temps de
faire quelques photos du Centre de santé et des logements des infirmiers et de la sage-femme, et nous
reprenons la route. Seul Djadie,
président de l’ASACO (organe de gestion du Centre de santé est venu à notre
rencontre avec le Président de l’Association des jeunes et un conseiller du
chef de village.

L’insécurité est au centre de toutes les discussions, de
toutes les préoccupations.

Il est très difficile de faire la part des choses entre les « djihadistes »
et les « bandits » qui prennent les populations en otage. Le
climat délétère a réveillé de vieilles rancunes, et c’est sous le couvert de l’islam
que se réfugient les hommes armés qui investissent les villages, menacent les
populations. Interdit la musique sous
peine de représailles, Les femmes sont
obligées de porter le voile sous peine d’être
tondues.

Nous passons ensuite par Néné mais l’école est fermée pour
cause de grève et donc nous n’avons pas la chance de rencontrer Souleyman.

Arrivés à Bandiagara, nous découvrons l’Hôtel en
effervescence, un incendie à ravagé le hangar et la terrasse, heureusement, il
a été rapidement circonscrit et n’a pas endommagé l’hôtel.

Mais, pas d’électricité,
et pas d’eau.

Nous sommes ici aussi seuls à l’hôtel et le responsable met
tout en œuvre pour pallier à cette situation.
Effectivement l’électricité revient assez rapidement, mais un malheur n’arrivant
jamais seul, lorsque le réservoir d’eau se remplit, des fuites surviennent et
il faudra encore patienter le temps que le plombier intervienne.

Ne parlons pas de la connexion internet ! Mais cela est un moindre mal. Nous devrons encore patienter car les fils du
téléphone et du wifi ont grillés et l’électricien ne viendra que demain pour
les réparer.

A part cela, tout va bien !

Je vais arrêter ici pour aujourd’hui.